Pour beaucoup, nous avons commencé à pêcher dans ce qu’on appelle un étang, nom commun pour désigner une pièce d’eau plus ou moins grande, plus ou moins profonde et où les poissons blancs sont souvent bien représentés. Au premier abord, ces étangs semblent facile à pêcher. En effet, la taille souvent limitée de ces pièces d’eau (tout au plus, quelques dizaines d’hectares) fait qu’on a souvent une bonne vue d’ensemble de la situation et donc des spots exploitables, voire des poissons eux-mêmes. Néanmoins, tout n’est pas aussi simple car le revers de la médaille est que les poissons qui nagent dans ce type d’eau peuvent devenir rapidement méfiants et/ou les postes de pêche rapidement saturés.
Qu’est-ce qu’un étang ?
La question peut paraître bête, mais au final, qui peut définir ce qu’est un étang par rapport à un lac par exemple ? Et bien, il y a parfois quelques confusions qui sont faites à ce sujet, je fais donc une petite parenthèse.
On emploie donc le terme étang pour désigner une pièce d’eau qui se situe en terme de taille entre une marre et un lac…
Voilà, ça nous apporte pas grand chose mais pour la simple et bonne raison qu’officiellement il n’existe pas de différence entre un étang et un lac. C’est assez étrange mais je pense que personne n’a jamais vu l’intérêt d’apporter de telles précisions. Cependant, dans le milieu halieutique on constate une vraie différence…
Un étang typique de taille moyenne
Heureusement, certains se sont penchés tout de même sur la question, c’est le cas par exemple de Laurent Touchart, limnologue, et qui a donné la définition suivante pour un lac : “un lac est un plan d’eau continental (séparé de la mer, dominé par son bassin d’alimentation et développant une personnalité propre), dont la profondeur, la superficie ou le volume sont suffisants pour provoquer un étagement, une zonation ou une régionalisation des processus limniques”
Pour résumer avec des termes simples, on peut considérer qu’un lac est plus grand et plus profond qu’un étang même s’il existe parfois des exceptions. Cependant si on nomme un étang “lac” nous ne sommes pas dans l’erreur non plus. Mais bon, on va arrêter de se faire des nœuds au cerveau et juste se dire qu’une grande étendue d’eau est un lac et une surface d’eau qui n’est pas très grande et pas très profonde un étang. Je referme donc cette parenthèse mais maintenant ça vous donne peut-être une idée plus claire quand je mentionne le terme étang.
Maintenant qu’on a clarifié les termes techniques, revenons à notre sujet principal, qui est bien sûr d’obtenir de bons résultats en étang 😉
Etang pêche carpe : mon expérience
Et bien au fil des années passées au bord de l’eau, je me suis aperçu que la pêche en étang pouvait soit être assez “facile” ou soit assez difficile. L’entre deux est rarement vérifié et la raison en est simple : la présence humaine influence beaucoup les poissons qui nagent dans ces eaux de faible superficie.
Car à la base, la pêche en étang n’est généralement pas difficile (à condition qu’il y ait une bonne population de carpe bien sûr) et même quelqu’un qui débute peut parfaitement faire de très belles pêches régulièrement. En effet, même si on ne sait pas trop où pêcher, on peut donner facilement un rapide coup d’œil sur les postes de pêche ou sur l’activité des carpes. Si on veut aller un peu plus loin on peut même sonder brièvement. Et même si le sondage peut être laborieux par manque d’expérience, il peut s’avérer efficace toujours parce qu’un étang n’est pas très grand, c’est donc forcément plus facile et le fond révèle aisément un ou deux spots rapidement décelables
A partir de là, il est évident que notre approche doit être basée sur des règles simples, mais qui s’avéreront très efficaces en étang
Mais comme je l’écrivais un peu plus haut, la présence ou non de pêcheur va souvent changer le comportement des carpes en étang soit par la pression de pêche soit par le côté “nuisible” du pêcheur.
Voici à présent quelques conseils pour tenter de trouver les clés et faire de belles pêches en étang.
Etang pêche carpe : bien l’analyser
L’un des points fondamentaux pour réussir ses pêches en étang est de bien analyser celui-ci. Et en se posant simplement quelques questions, il est très facile de savoir comment choisir son poste de pêche ou la stratégie à mettre en place. Voici quelques questions qu’on peut se poser avant de pêcher :
- Où et comment sont situés les principaux spots ? Sont-ils visibles comme des arbres dans l’eau ou des herbiers ou alors devrais-je sonder pour trouver une différence particulière au fond de l’eau ?
- Quels sont les postes exploitables ? Après avoir identifié un ou des spots, comment vais-je les exploiter à partir d’un poste depuis la berge ? Un bon poste peut aussi être un poste qui peut nous permettre d’avoir plusieurs approches comme pouvoir pêcher différents spots, différentes profondeurs ou encore la possibilité de pêcher en bordure et au loin, etc.
- Vers quelle direction souffle le vent ? Un (bon) vent soutenu et qui souffle plusieurs jours dans la même direction est régulièrement un critère de réussite car bien souvent le vent aura une incidence sur le comportement des carpes, il faut donc composer avec, surtout en étang. Cela doit donc entrer dans notre réflexion de l’instant T.
- Vais-je devoir lancer loin ou pas ? Mes spots sont-ils près ou loin ? Ceci devra définir le choix du poste ainsi que la façon dont on va amorcer.
- Quel type d’amorçage est le plus approprié et avec quels appâts ? En fonction de la saison, de la population de carpes ou encore de l’influence qu’ont les autres pêcheurs, le choix de l’amorçage est crucial pour réussir des pêches en étang. On peut se poser ce type de questions : comment est représentée la carpe dans l’étang ? Y a t-il des indésirables ? Du coup, est-ce que je vais partir sur un amorçage à la bouillette pure ? A la graine ? Les deux ? Etc.
- Est-ce que je vais pêcher décoller ou au fond ? Après avoir pris connaissance de la nature du fond, comment vais-je adapter ma présentation ?
Bien sûr on se pose souvent ce type de questions quel que soit l’endroit, mais en étang, ça a encore plus d’importance à mes yeux car il est très facile de mettre tout ça en place. Si on était sur une portion de rivière ou de lac, il faudrait se poser certainement d’autres questions en complément, comme par exemple : “je me suis installé sur ce poste, est-ce que les spots que je pêche seront visités pas des carpes nomades ou plutôt sédentaires ? Vais-je faire un amorçage d’interception ou un amorçage de zone ?” etc.
La mise en place de sa stratégie de pêche va en effet résulter d’un certain nombre de questions qu’on peut (doit ?) se poser avant d’aller pêcher.
Etang pêche carpe : un beau doublé
La discrétion
C’est marrant, la première chose qu’on m’a apprise à la pêche c’est d’être le plus discret possible. Je ne sais plus combien de fois j’ai entendu les anciens dire de parler tout bas, de ne pas courir ou de ne pas faire de vibration au bord de l’eau. Bon, parfois c’est sans doute exagéré, je n’ai jamais remarqué par exemple que parler avec une intonation de voix normale avait une quelconque influence sur les résultats.
En revanche, quand on pêche les petites étendues d’eau, il faut faire preuve d’une grande discrétions et ce qu’on peut remarquer c’est que dans bien des situations, la carpe fuit quand elle sent le moindre danger. C’est le cas quand on est dans le champ visuel de la carpe, celle-ci s’échappe à chaque fois, d’une façon plus ou moins violente si on la surprend ou pas et si on est éloigné ou près d’elle. De la même façon, descendre dans l’eau en waders est souvent rédhibitoire et fait fuir les poissons. Ou encore utiliser un moteur électrique au-dessus d’un spot (il vaut mieux utiliser des rames). Vous allez me dire que c’est logique mais pourtant qu’est-ce que j’en vois qui dans ces petites surfaces d’eau ne pas du tout faire attention à ce genre de choses.
Etang pêche carpe : le stalking, une arme redoutable
Il existe de nombreuses techniques pour pêcher la carpe, le stalking est sans doute la plus atypique d’entre elles. Le stalking (ou pêche à rôder) est sans doute celle qui est la plus simple à mettre en place et celle qui demande le moins de temps. Idéal donc si on a quelques heures à tuer.
Pourquoi le stalking est adapté à la pêche en étang ?
Qu’on soit bien clair, on peut pratiquer cette technique de pêche un peu partout à condition de trouver des spots qui s’y prêtent, cependant je trouve qu’en étang de faible superficie, cette technique est particulièrement efficace pour ces quelques raisons :
- Enormément d’étangs de taille moyenne sont entourés d’arbres surplombants l’eau ou carrément d’arbres morts tombés dans l’eau (rappelons que ces spots sont particulièrement prisés pour la pêche au stalking)
- On peut facilement changer de spot sans faire de grands parcours
- Les carpes sont plus facilement et rapidement localisables de part la superficie d’un étang
- On a quasiment tous près de chez nous un étang où on peut se rendre facilement
Avec les images satellites, on peut repérer facilement quelques très bons spots pour le stalking, ici deux arbres morts dans l’eau
Etang pêche carpe : vierge ou surpêché, pas la même approche !
Presque tout le monde s’accorde à dire qu’on ne peut évidemment pas pêcher de la même façon quand on aborde un plan d’eau vierge ou presque de toute pêche et un plan d’eau ou la pression de pêche est soutenue, et c’est encore plus le cas dans un étang de superficie moyenne. Effectivement sur un plan d’eau vierge, en plus du petit côté excitant du fait qu’on ne sait pas vraiment quel type de poissons il referme, on peut “construire” sa pêche librement ou presque.
Mais une fois qu’on a dit ça, pêcher un étang vierge n’est pas si simple que ça. En effet, il faut se mettre en situation et se dire que les poissons qui nagent dans ces eaux n’ont jamais ou quasiment vu ce à quoi ressemble un appât d’un carpiste, et la conséquence c’est qu’il faut souvent du temps avant d’enchaîner les départs. Il m’est arrivé bien des fois de pêcher ce type d’étang et les poissons se faisaient attendre pour la simple et bonne raison qu’ils n’étaient pas du tout accoutumé à mes appâts. Si en plus la nourriture naturelle y est très présente, il faut parfois plusieurs semaines d’un amorçage soutenu pour “détourner” les carpes de leur nourriture habituelle. Aborder un étant vierge en se disant que c’est gagné d’avance est donc une erreur selon moi.
Quand on pêche un étang vierge, il faut souvent patienter avant d’enchaîner les départs
Quant à la pêche d’un étang soumis à une grosse pression, vous le savez comme moi, il est parfois très difficile de sortir des carpes de ces eaux. Et c’est encore pire en étang que n’importe où ailleurs car ce n’est pas DU TOUT la même chose d’avoir 10 pêcheurs pour 7 hectares d’eau ou 10 pêcheurs pour 100 hectares d’eau. Bien sûr, la pression se fera beaucoup plus ressentir sur une pièce d’eau à la superficie petite ou moyenne.
C’est pour cette raison qu’il faut toujours faire preuve quoi qu’il arrive d’une grande discrétion quand on pêche un étang, que ce soit sur la berge bien entendu mais aussi dans l’eau en coulant quand c’est possible ses bannières, en pêchant fil détendu ou en utilisant des flying Back lead pour couler les derniers mètres et ainsi obtenir une “safe zone”. Mais dans un étang surpêché, il est très intéressant également de s’adapter à différentes techniques de pêche. En effet, bien souvent les carpes qui subissent une pression de pêche vont souvent adopter un comportement assez différent, il faut donc être réactif quant à la stratégie à choisir. A titre d’exemple, je connais un étang d’une petite dizaine d’hectares où la majorité des poissons sont pris en pêchant au zig. Cela veut dire que le comportement de ces poissons a bien évolué et ils semblent trouver une certaine sécurité en se situant principalement entre deux eaux, faute de mieux.
Comme je le disais au début de cet article, nous sommes très nombreux à avoir commencé en étang de petite taille et nombreux sont ceux qui les pêchent encore. Et comme on l’a vu au fil de cet article, il peut sembler tentant d’aller dans ce type d’endroit en se disant que ce sera une pêche facile, mais selon moi, la pêche en étang est tout sauf facile pour les quelques raisons que j’ai évoquées. Toutefois, en s’appliquant à mettre en place les stratégies adaptées que ce soit dans un étang avec une grosse pression de pêche ou dans un etang pêche carpe qui n’est jamais visité, il y a toujours des poissons à faire mais ici plus que jamais la stratégie aura son importance.
Merci d’avoir lu l’article : “Etang pêche carpe : comment réussir ses pêches ?” Par Freddy
Recherches utilisées pour trouver cet article :https://www blog-de-la-carpe com/etang-peche-carpe-comment-reussir-ses-peches/