Pêche de la carpe : 4 conseils pour débutant

Nous sommes le 18 juillet 2000, il fait chaud et je me retrouve au volant d’une Citroën Saxo avec les mains moites et la peur de l’échec. Ce jour un peu spécial pour moi est le jour où je passe mon permis de conduire, avec le ferme intention de l’obtenir, bien sûr pour aller travailler, mais aussi (et peut-être surtout 😀 ) pour aller à la pêche. N’ayant pas eu la possibilité (ou peu) de me déplacer pour aller pêcher la carpe avant ce jour, je n’ai donc pas le droit à l’erreur si je veux profiter du reste de l’été pour vagabonder à droite à gauche sur différentes berges. Au bout d’environ une heure je pousse un Ouf de soulagement ! L’inspecteur me tend le sésame, à moi la liberté !

A partir de ce jour, un gros poids était bien sûr enlevé, cependant j’avais tout de même un souci : n’ayant pas eu de moyen de locomotion avant d’obtenir mon permis, je n’avais connu que peu de plans d’eau et par conséquent j’avais une connaissance limitée dans le domaine de la pêche de la carpe, car il est évident que lorsqu’on pêche toujours au même endroit ou de la même façon, on ne progresse pas ou peu (d’ailleurs cela vaut pour n’importe quel domaine). Les mois qui ont suivis, je suis donc aller à l’encontre de grosses désillusions car pêcher par exemple des lacs de barrage de 300 hectares ou un sondage minutieux est capital, ou des rivières sauvages où la moindre erreur est payée cash, est très difficile si on est pas bien préparé ou pas bien équipé.

Il y a donc des impératifs, des choses capitales à savoir et à mettre en place lorsque comme moi il y a 20 ans on décide de pêcher VRAIMENT la carpe…

20 ans plus tard, je me suis donc fait la réflexion de savoir ce qui selon moi, était le plus important à connaître lorsqu’on débute. Par exemple quelles sont les erreurs à éviter, comment mettre en place une bonne stratégie n’importe où, ou encore comment acquérir rapidement de l’expérience. En d’autres termes, bien pêcher même quand on débute la pêche de la carpe.

Et j’ai donc décidé de mettre mon expérience sous forme de conseils/astuces pour aider ceux qui se retrouvent dans cette impasse comme moi à mes débuts. Voici donc 4 conseils pour débutants :

Conseil N°1 : concevoir des montages simples mais réfléchis

A l’heure où j’écris ces lignes, il est impossible de quantifier tous les montages existants (ou possibles de faire) tellement ils sont nombreux. D’ailleurs, difficile de savoir si les nombreux tutoriels présents sur YouTube ou Facebook entre autres sont là pour nous servir ou nous desservir (quand on débute). Car le refrain est toujours le même : en gros ça donne ça :

“Je viens de prendre une carpe géante avec CE montage, je vais maintenant vous montrer comment le réaliser et quels matériaux j’ai utilisés. En faisant ça, vous aussi vous obtiendrez les mêmes résultats”

Ok, mais ce n’est en réalité pas aussi simple…

La plupart du temps il s’agit d’une vidéo qui présente un “nouveau montage” (ou un montage revisité/amélioré) réalisée par une marque afin principalement de présenter (et tenter de vendre) leur nouvelle tresse ou leur nouvel hameçon. Cependant, je n’y vois aucun mal avec ce genre de pratique, c’est même de bonne guerre. D’ailleurs c’est souvent une bonne vidéo qui nous a divertie et il n’y a aucune pression pour acheter quoi que ce soit.

Le problème est que lorsque l’on débute la pêche de la carpe, on est souvent attiré par ce genre de vidéos attractives où on se dit que si on écoute bien les conseils prodigués dans le contenu, à nous les gros poissons ! Bien sûr c’est une erreur…

Dans ce cas précis, le montage réalisé est certainement très bon, il va sans doute très bien fonctionné mais n’est certainement pas destiné à un débutant car il y a plusieurs choses à prendre en compte.

  • La première est qu’il faut une certaine maîtrise pour réaliser le montage (pas facile quand on débute)
  • La deuxième est qu’il faudra sans doute racheter du matériel qu’on a pas (jamais bon quand on débute la pêche de la carpe)
  • La troisième chose à prendre en compte (et sans doute la plus importante) est que lorsqu’on va se retrouver au bord de l’eau avec ledit montage, on ne saura pas si celui-ci sera adapté à nos conditions de pêche (plan d’eau, rivière, différentes saisons, etc) ou aux poissons (méfiants, sauvages, etc)

Ce qui peut paraître une bonne idée au début, se transforme souvent en “cadeaux empoissonné” car le montage est au final souvent inefficace car pas adapté ou mal fait. 

Selon moi, lorsqu’on débute la pêche de la carpe, il est donc important de n’utiliser que quelques montages, ceci afin d’optimiser le ratio facilité/efficacité. Pour aller dans ce sens et si je devais remonter le temps et n’en choisir que trois à emporter au bord de l’eau, je choisirais ceux là :

  1. Le montage “Passe partout”. C’est un montage simple que tout le monde connait (anti-emmêleur, tétine, clip plomb, bas de ligne en tresse et hameçon). Mécaniquement parlant, ce montage est loin d’être top, cependant il a le mérite de prendre des carpes un peu partout et de façon aléatoire. Il est facile à faire et ne s’emmêle presque jamais. Un très bon montage pour débutant. En plus d’être simple à réaliser, il permet également de pêcher facilement avec un appât flottant car il suffit de rajouter un peu de pâte plombée (ou chevrotine) à une dizaine de cm de l’hameçon.
  2. Le montage hélicoptère. Bizarrement, on n’entend presque plus parlé de ce montage, cependant il est assez efficace et permet surtout de pêcher à longue distance sans risque d’emmêlement (ou presque). Parfait pour un débutant.
  3. Le montage IQ D-rig. Ce montage (un poil plus technique à faire) est extrêmement efficace lorsqu’on pêche avec des appâts équilibrés. Je l’utilise très souvent avec des résultats bluffants. 

  Le montage IQ D-Rig est parfait pour utiliser des bouillettes équilibrées

 

Avec ces trois montages, il est possible de faire face à beaucoup de situations que nous rencontrons au bord de l’eau car on peut pêcher avec tous types d’appâts : graines, pellets, bouillettes (denses, flottantes ou équilibrées), ou à longue distance. 

Je fais une parenthèse sur les hameçons pour faire ces trois montages, car ils font un peu partie de cette jungle de petits matériels que l’on trouve sur le marché, tellement il y a de formes et choix différents. Quand on pêche la carpe depuis pas mal de temps, on peu se permettre d’avoir plusieurs types d’hameçons (œillet rentrant/sortant, pointe droite, renversée, etc). Tous sont utiles dans des situations spécifiques mais trop complexes à utiliser lorsque l’on débute la pêche de la carpe et donc contre-productif, car utiliser un mauvais type d’hameçon peut être fatal et engendrer des décroches, ou pire encore, ne pas se piquer du tout dans la bouche de la carpe au moment ou celle-ci engame notre appât.

A tous les débutants, je recommande donc de n’utiliser qu’un seul modèle, c’est un hameçon à pointe droite légèrement rentrante, avec une tige de longueur moyenne. La forme est idéal pour se remplir de chair, de plus il est très dur à ouvrir car très résistant (voir ci-dessous hameçon Deep Gripper de Léon Hoogendijk). C’est l’hameçon polyvalent par excellence car de par sa forme il permet de réaliser beaucoup de montages avec une grande efficacité à chaque fois. Par efficacité, j’entends un très bon ratio de complémentarité hameçon/montage. 

    L’hameçon “Deep Gripper” de Léon Hoogendijk

Conseil N°2 : utiliser des images pour repérer les meilleurs spots 

Depuis que vous avez commencé la pêche de la carpe, vous avez certainement entendu maintes fois que le repérage est très important. Effectivement c’est une donnée importante. Mais le repérage c’est souvent difficile, il ne faut pas se le cacher, surtout quand on débute. 

Mais au fait c’est quoi exactement le repérage ?

Généralement, pour repérer les bons spots ou les poissons, on pratique ces deux méthodes : 

  1. Le repérage du poisson. C’est le fait d’aller au bord de l’eau et de repérer directement des signes d’activités, ce qui va déterminer l’endroit où on va déposer nos lignes. Sur la papier cela paraît prometteur, cependant dans les faits c’est souvent difficile à mettre en place car cela représente beaucoup de temps afin de repérer des carpes en activité, surtout lorsque l’on débute la pêche de la carpe. 
  2. Le sondage. Le sondage est une technique qui permet de repérer des spots soit grâce à une canne à sonder du bord, soit avec un échosondeur depuis une embarcation. Dans le premier cas on utilise un markeur flotteur et un plomb qui permet de ratisser le fond. Lorsqu’on a repéré un spot intéressant on laisse remonter le flotteur afin de marquer le spot. Dans le second cas, on utilise un appareil électronique qui va balayer le fond et repérer différents types de spots. On peut alors soit déposer directement son montage, soit marquer le spot de façon durable avec un marqueur flottant ou enregistrer les données GPS. Cependant il faut être clair, lorsque l’on débute la pêche de la carpe, ces deux techniques de repérage cités ci-dessus sont difficiles à mettre en place.

Viennent alors deux autres options que j’adorent…

La première, c’est le repérage sur Photo. Il s’agit d’un type de repérage que j’affectionne particulièrement. Le principe est ultra simple, il suffit de prendre des photos de lacs ou plans d’eau au moment où ils sont au plus bas, lors d’une vidange par exemple. Lorsqu’ils sont au plus bas, certains types d’eau révèlent de véritables trésors. Là aussi cela représente du temps car il faut souvent prospecter de façon minutieuses, cependant il est très facile de repérer des lits de rivière, hauts fond, souches, etc. Ensuite en se fiant aux photos, il suffit de les retrouver à l’aide d’un échosonseur, d’une canne à sonder, ou mieux encore avec un GPS si on a pris le soin de noter les coordonnées.

Ce type de photos est un véritable trésor. On voit très nettement le lit d’une ancienne rivière et quelques souches sur ce lac de barrage complètement à sec

 

La deuxième option est un complément de la première, il s’agit d’utiliser le logiciel Google Earth. Google Earth est une mappemonde virtuelle qui vous permet de visualiser les images, enregistrées par satellite de la plupart des endroits de la Planète. D’une part cela permet donc de repérer des sites de pêche près de chez nous, mais mieux encore, grâce aux photos satellites, on peut repérer des postes de pêche intéressants, mais aussi des spots comme des cassures, hauts fond, fosses, etc. (voir ci-dessous)

Sur cette image d’une rivière près de chez moi, il ne m’a fallu que quelques instants pour repérer cette belle cassure à quelques mètres du bord. Si j’aurais été sur place, surtout s’il y aurait eu du vent, cette cassure aurait été très difficile à déceler, voire impossible si j’aurais pêcher de la berge en face sans embarcation. J’ai donc trouvé un excellent spot sans être sorti de chez moi

 

Conseil N°3 : connaître les trois nœuds essentiels pour la pêche de la carpe

Les nœuds représentent une grande place quand on pêche la carpe ou toutes autres pêches d’ailleurs. C’est même une base qu’il faut connaître dès ses premiers pas car s’il n’y a pas de nœud, il n’y a pas de ligne, tout simplement ! Cependant connaître 15 nœuds différents n’est pas utile lorsque l’on débute la pêche de la carpe. Je vais donc me contenter de vous en présenter trois. Ce sont trois nœuds simples mais essentiels quand on commence. 

1 – Le nœud sans nœud. Un grand classique pour monter un cheveu sur un hameçon (voir tutoriel ci dessous)

2 – Le nœud de raccord pour tête de ligne. Il est parfois nécessaire de raccorder quelques mètres de tresse ou de nylon au corps de ligne. Soit par exemple lorsque l’on veut pêcher à longue distance, on mettra alors quelques mètres de tresse (résistante au lancer) suivi d’un nylon fin, soit par exemple lorsque l’on pêche sur des zones encombrées et “à risque” (roches, dressènes, etc), dans ce cas on pourra raccorder quelques mètres d’un nylon fort spécifique. (Désolé par avance car parfois dans la vidéo on ne voit pas bien, mais en même temps elle date un peu 😉 )

3 – Le nœud “d’émerillon”. Comme son nom l’indique il permet de relier du fil (corps de ligne ou bas de ligne) à un émerillon “baril”. C’est un nœud simple mais très solide

 

Grâce à ces trois noeuds, vous pourrez vous en sortir dans la plupart des situations 😉 

 

Conseil N°4 : choisir les bons appâts 

Ah les appâts, il y a tant à dire sur ce sujet. En écrivant ces lignes, je pense d’ailleurs à quel point les appâts sont importants… aux yeux des pêcheurs. Avez vous remarqué comme nous sommes sans cesse en train de chercher ou d’utiliser de nouveaux appâts ou encore de modifier une recette de bouillettes pour le rendre “parfaite”, ceci dans le but évidemment de prendre plus de carpes. La carpe elle, va se nourrir de ce dont elle a besoin, car n’oublions pas que dans certains plans d’eau vierges de toute pêche, beaucoup de carpes prospèrent et vivent uniquement avec ce que la nature leur offre. N’oublions pas non plus qu’on a pêché la carpe quasiment depuis toujours avec du pain, des vers ou encore de la pomme de terre. Bien sûr cette période est révolue et les appâts ont bien évolué. D’ailleurs l’arrivée de la bouillette entre autres permet de réaliser de bien meilleures pêches qu’autrefois et sur une période plus longue.

La pêche de la carpe moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui, nécessite de se démarquer dans certaines situations, en utilisant différents produits ou en confectionnant des recettes de bouillettes plus poussées par exemple, c’est du bon sens. Mais est-ce une bonne idée lorsque l’on débute la pêche de la carpe ? Et bien je ne le pense vraiment pas ! Selon moi et à l’instar des montages, un pêcheur qui débute va se noyer dans cette masse de produits qu’il est possible d’utiliser et c’est tout sauf productif. 

SI je devais retourner 20 ans en arrière, voici les appâts que j’utiliserais la plupart du temps :

Les graines : 

Le maïs en grain est certainement la graine la plus efficace et la plus économique pour pêcher la carpe. Naturellement riche en glucides, elle plaît énormément aux carpes. Voici comment le préparer : mettez le maïs dans un récipient pendant environ 48 heures recouvert d’eau et avec 250g de sucre par kilo de maïs. Ensuite mettez-le à cuir pendant environ 40 minutes dans l’eau bouillante (ou 15/20 minutes sous pression) en rajoutant également à nouveau 250g de sucre par kilo. A la fin de la cuisson, gardez bien le jus et mettez le tout dans un récipient fermé de préférence. Le maïs dans son jus peut se conserver plusieurs semaines.

Le maïs est l’une des graines les plus efficaces pour pêcher la carpe. De plus elle est économique

De part sa taille, le chènevis est un complément idéal à tout type d’amorçage. Il permet en effet de déclencher une frénésie alimentaire et de garder le poisson longtemps en activité sur le coup. La préparation est très simple car il suffi de laisser le chènevis tremper 24 heures puis de le cuir environ 15 minutes (jusqu’à apparition des premières graines germées). Après cuisson, il est important de garder le jus et de laisser les graines dedans, cependant le chènevis est une graine fragile et de ce fait la conservation est difficile. Si vous ne l’utilisez pas tout de suite, pensez à la congélation.

La noix tigrée est la troisième graine qui fait une vraie différence selon moi. Chaque saison j’en prépare plusieurs kilos. C’est extrêmement efficace sur les carpes. De plus j’ai remarqué que les nuisibles s’y intéressait moins. Pour la préparer, le mode opératoire est exactement le même que le maïs, à la différence que vous pourrez conserver la noix tigrée plus longtemps

Les pellets :

Il existe deux types de pellets, le pellets extrudé et le pellet compressé. Dans notre cas,, on utilise presque exclusivement le pellets extrudé qui est plus résistant et plus adapté à la pêche de la carpe. Le pellet peut s’utiliser en amorçage seul (dans une chaussette soluble par exemple) ou en complément d’un amorçage avec des bouillettes ou des graines. étant équilibré et digeste (à condition de choisir un bon produit), il peut s’utiliser dans la plupart des situations, excepté l’hiver car il est riche en matière grasse. C’est donc un produit polyvalent qui peut entrer dans tous type d’amorçage.

Les bouillettes : 

Concernant les bouillettes, la raison voudrait que je conseille à tous les débutants de se diriger vers des bouillettes du commerce, cependant je ne vais pas le faire 😉 car fabriquer des bouillettes maison est certainement plus facile que de faire une simple recette de cuisine, cela demande du temps simplement. De plus la fraîcheur d’une bouillette maison n’a aucun équivalent sur le marché. A partir de là, nul besoin de se transformer en chimiste lorsqu’on débute. On peut tout simplement adapté ses recettes en fonction des saisons en ajoutant une bonne dose de bon sens. Avec cette simple façon de concevoir ses bouillettes, un carpiste débutant prendra bien plus de carpes.

Sur cette page, vous trouverez quelques recettes économiques et équilibrées ; https://www.blog-de-la-carpe.com/recettes-de-bouillettes/

Et pour ceux qui veulent vraiment apprendre à réaliser leurs bouillettes maison, vous pouvez obtenir mon guide en vous rendant sur cette page : https://www.blog-de-la-carpe.com/bouillettes-maison/

 

Merci d’avoir lu cet article. Et n’oubliez pas, si vous ne l’avez pas encore fait vous pouvez également télécharger gratuitement mon livre numérique “La carpe, techniques et stratégies gagnantes” en laissant simplement votre prénom et votre mail sur le formulaire ci-dessous

 

A bientôt, Freddy rédacteur du Blog de la Carpe 😉 

 

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